Confidences entres amis

Confidences entre amis

Kristen et Jorah

J’ai eu une dure journée au cabinet. Les patients n’ont pas désempiler, des patients de tout poil. Oui parce que je ne soigne pas les humains, non. Je soigne les animaux et je préfère largement. J’adore plus les animaux que les humains. Au moins eux, ils sont fidèles, loyaux et n’attaquent pas sans raison. Tout le contraire des humains. Les humains peuvent être des monstres sans cœur, ils n’ont aucun amour propre. Ils sont narcissique, imbu d’eux, violent et il est détruit tout ce qu’ils touchent. Je sais c’est une conception violente et peu banale de l’être humain. Mais j’ai vécue l’enfer dans mon enfance. J’ai un passé douloureux que je préfère oublier et des personnes qui ne souhaitent plus jamais revoir de ma vie. Pourtant eux me recherchent et souhaitent même me tuer. C’est pourquoi je suis ici, à l’abri, loin de chez moi, de ma Sidney natale. Parfois elle me manque, j’y avais mes amis, mais plus maintenant. Je n’ai plus personne, à part Eric. Mon ange gardien, mon protecteur et mon grand frère par procuration.

C’est Eric a pensé à Bluebell, il connait cette ville. Il a pensé que je serais en sécurité ici et que j’y serais bien. Pour le moment, il a raison, je me suis bien ici. C’est assez calme.les habitants ont l’air sympas. Puis Eric a l’air de s’y plaire. Ici, il se fait donc passer pour mon frère. Un frère qui fait style de bosser avec la police, mais qu’en fait il leur demande régulièrement que les personnes qui me veulent du mal, ne sont pas arrivées ici. Ou alors des gens louches. Il est très protecteur avec moi, même trop. Je ne suis pas en sucre quand même. Je sais me défendre et me débrouiller seule.

Aujourd’hui j’ai donc finie tard, il était 19H. Eric es venu me chercher et nous sommes rentrés chez nous. Nous avons mangés et chacun s’est couché dans sa chambre. Je ne sais pas pourquoi parfois j’ai envie qu’Eric vienne dans mon lit avec moi. Parfois, j’aime être avec lui, le sentir près de moi. C’est un sentiment étrange et assez nouveau pour moi. Je ne sais quoi penser, mais je ne sors de mes pensées, quand j’entends du bruit venir d’en bas. Je sursaute et me lève de mon lit. Mais qu’est-ce que c’est ? Je sors de ma chambre apeuré et cours dans la chambre d’Eric. Je le secoue pour qu’il se réveille, mais il refuse de bouger. Merde, qu’est-ce que je fais ?

Je pris alors la batte de base ball d’Eric et descends et avance vers la porte d’entré. J’ouvre et ne vois personne devant. J’arrive alors vers le bruit et vois Jorah, mon voisin sur le perron de sa porte de maison. Il a l’air paniqué

- Jorah, tu vas bien ? Qu’est- ce qui a ?

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Kristen & Jorah

« Well I know what's real, exactly 'cause I have been there before »

Le vent nocturne s’engouffrait par la fenêtre entrouverte, glissant parmi les draps du jeune homme. Au milieu du grand lit, une silhouette endormie. Jorah était parvenu à trouver le sommeil, la tête calée au creux de son oreiller et le corps roulé en boule. S’endormir était devenu l’étape la plus difficile de la journée depuis son retour à Bluebell ! Prendre conscience, s’abandonner totalement à une multitude de possibilités, être impuissant face à tous les dangers qui rôdaient … ça le rendait fou. Jorah suivait une thérapie depuis cette après-midi transcendante où il avait failli exploser en mille morceaux. Il était contraint de voir un psy qui l’écoutait déblatérer ses malheurs, lui, il le faisait pour qu’on puisse l’autoriser à retourner sur le terrain dans quelques temps ! Parce qu’ici, dans cette petite ville charmante et tranquille, il avait l’impression d’être enfermé dans une couveuse à attendre qu’il n’explose et qu’un milliard de pensées sombres et dangereuses n’émanent de son cerveau.

À nouveau, il était exposé à la merci de ce Soleil qui irradiait plus que jamais, les habitants de là-bas lui avaient donné comme astuce de porter une chemise légère mais à longue manches, empêchant la chaleur de s’engouffrer trop facilement contre lui. C’est donc en short et en chemise qu’il avançait, accompagné de son équipe. Tous, luttaient vaillamment contre cette sensation d’étouffement provoquée par la chaleur. Un bruit, tout d’abord lointain et anodin puis très proche et inquiétant. En un éclair, ils s’étaient tous envolés. Oisillon tombé du nid ne se serait pas écrasé plus lamentablement que l’équipe de journaliste à cet instant ! Jorah avait senti tout son corps s’envoler comme si une paire d’ailes venait de lui déchirer la peau du dos et de se déployer de plus belle … sauf qu’il n’était pas un oiseau et encore moins un ange, ses ailes imaginaires ne l’aidèrent en rien quand son corps heurta le sol avec une violence inouïe. Les jointures de ses doigts étaient déchirées, son arcade sourcilière saignait abondamment, son nez faisait de même. Le jeune homme tenta de se relever mais fut pris d’un lourd vertige. Quand enfin, ses jambes acceptèrent de bouger et surtout, de le soulever, Jorah se redressa et regretta aussitôt …

- Merde !

Un cri de colère dans une chambre vide, bouffée par l’obscurité et la solitude amère. Jorah tira sèchement sur les draps pour s’en dégager, il se dépêtra pour en sortir, envoyant de grands coups de pieds dans le tissu doux qui voltigeait telle une nappe dansant au grès des caprices du vent. Le journaliste se leva et se dirigea vers la salle de bain, son ombre dans la chambre paraissait chétive … étonnant pour un homme de sa stature. Dans le miroir, il vit le reflet pathétique d’un revenant : des cernes violacés sous les yeux, un visage aux traits fermés par l’épuisement, un corps amaigri par le manque d’appétit … Jorah poussa un long soupir et se laissa glisser sur le carrelage froid, la peau nue de ses jambes effleurant le sol gelé. Ces petits picotements, les baisers de glace du carrelage, lui faisaient du bien. Une succession de mini-secousse électrique qui lui affirmait qu’il était vivant, qu’il n’y était pas resté lors de cet attentat ! Même si, une partie de lui s’était probablement éteinte à jamais. Ses dernières gouttes d’innocence s’étaient évaporées.

Il avait besoin d’air, de sentir le vent glisser sur sa peau. Le jeune homme revint dans sa chambre et enfila un t-shirt puis se dirigea presque en courant vers la porte d’entrée, il n’alluma aucune lumière, cogna contre des meubles et poussa quelques jurons suite à la douleur des impacts. Mais qu’importe, Jorah avait l’impression d’étouffer à l’intérieur. Tous les fantômes de sa mission l’attendaient dans le noir, il avait besoin de s’enfuir. Le jeune homme ouvrit la porte, peut-être trop vite, trop fort ? Elle lui échappa des mains et alla cogner contre le mur du couloir, provoquant un bruit qui réveillerait les dormeurs au sommeil léger du coin. Jorah s’en foutait … il se foutait de tout actuellement. Perché sur les marches de son perron, il avait les jambes repliées contre le torse et le visage levé vers le ciel, ça n’allait pas et Bluebell ne l’aidait pas.

Cette voix qui provenait d’un peu plus loin, elle ne lui était pas inconnue ! Jorah tourna les yeux vers l’obscurité, distinguant une personne frêle qui se déplaçait vers lui. Il avait cru entendre ce qu’elle lui disait, il acquiesça d’un faible hochement de tête. Jorah était loin d’être le genre de personne qui va ennuyer le monde avec ses histoires ! Sa voisine semblait cependant bien inquiète à son sujet et il remarqua avec étonnement qu’elle était armée … d’une batte de baseball ! Sur le coup, le jeune homme réalisa qu’il l’avait dérangée et même effrayée ! Mais ensuite, il ne put réprimer un petit rire.

- Excuse-moi Kristen … je ne voulais pas te déranger et encore moins t’inquiéter ! J’ai eu une insomnie et j’ai été bruyant …

Il lui faisait un petit mea culpa, tout en gardant un infime sourire triste au bord des lèvres. Kristen était gentille et cool comme voisine ! Elle vivait dans la maison voisine avec un homme que Jorah connaissait depuis quelques temps … leurs histoires étaient compliquées, tout comme la sienne d’ailleurs ! En quelque sorte, ils avaient des points communs ! À commencer par un passé trouble. Jorah se sentit obligé d’ajouter :

- Mais ne t’en fais pas, ça va aller ! Tu peux aller te reposer en toute tranquillité, à Bluebell, on est tout autant en sécurité que si on dormait au beau milieu d’un commissariat !

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Confidences entre amis

Kristen et Jorah

Franchement à quoi ça sert d’avoir un agent qui est chargé de me protéger, si quand j’ai besoin de lui, il dort comme une marmotte dans son lit. Le bruit que j’ai entendu, m’a bien fait flipper. Je me suis demandée ce que c’était, et d’où il pouvait bien venir. J’ai secouée comme une folle, Eric pour qu’il se réveille, mais allez réveiller un homme qui ronfle comme un bœuf. Impossible. Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et armée d’une batte de baseball, j’ai descendue en bas. J’ai explorée la salle à manger, la cuisine. Pas de signe d’intrusion. Le bruit vient vraiment donc du dehors. Avec la peur au ventre, je me dirige vers la porte d’entrée et l’ouvre avec précaution. Je passe ma petite tête par la porte et regarde. Personne. J’ouvre grand et sors en tenant bien fermement ma batte. Il y a du vent et ce dernier fait voler mes cheveux en arrière. La rue a l’air calme et pourtant j’ai bien entendu un bruit.

Puis je tourne ma tête vers la maison de mon Voisin, Jorah, et vois ce dernier assis par terre, devant la porte d’entrée. Ce bruit venait-il de lui. Je m’avance vers lui et lui demande s’il va bien. Il s’excuse du bruit, me rassurant au passage. Je baisse ma batte et me met au niveau de mon voisin. Il n’a pas l’air bien. Qu’est- ce qui lui ait arrivée ?

- Oh non, pas grave. Tu m’as juste un peu fait peur. J’ai essayée de réveiller Eric, mais ce crétin dort comme un bœuf. Impossible de le réveiller. Quel idiot, je te jure.

Il me dit qu’il a eu une insomnie, et finit par me dire que je peux aller me recoucher, que tout irait bien. Après tout, Bluebell est un endroit calme. Je suis bien d’accord avec lui. J’ai jamais vu une ville aussi calme et reposante. Je me sens bien ici. Eric a eu une superbe bonne idée de nous amener ici. C’est une ville géniale avec des habitants sympathiques, qui ne posent pas de questions trop embarrassantes. Je me sens vraiment libre, et je peux oublier mon douloureux passé. Puis Eric m’aide beaucoup. Il est toujours aux petits soins pour moi. Doux et attentionné. Très protecteur, un peu trop, mais j’aime ça. J’ai besoin de me sentir en sécurité et Eric est la personne idéale.

- Non, c’est bon. Tu sais je suis réveillée, et j’ai du mal à me rendormir. Tu as raison Bluebell est une ville très calme. Mais dis-moi ce qui t’arrive. Je peux t’aider. Nous sommes amis et voisins, c’est normal.

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Kristen & Jorah

« Well I know what's real, exactly 'cause I have been there before »

La nuit était silencieuse, la ville était plongée dans le sommeil le plus lourd du monde. Cette princesse de conte au repos légendaire n’aurait pas pu s’allonger aussi sereinement sur son lit que les habitants de Bluebell en cet instant. Jorah se disait parfois que c’était peut-être ce vide, cette absence d’action qui l’avait poussé à bouger et à vouloir découvrir le monde. Rester toute sa vie à Bluebell, c’était comme posséder un magasin de bonbons mais n’avoir jamais ne serait-ce que dégustait un seul chocolat … Le Monde offrait des millions de possibilités, ce n’était qu’un titanesque terrain de jeu – qui demandait cependant beaucoup de soin et d’entretien, l’homme n’y était que passager et donc, se devait de respecter ce qui ne serait jamais sa propriété éternelle. Jorah s’installa sur les marches de chez lui, s’abandonnant totalement au vent assez frais du soir.

Du bruit lui parvint de la maison voisine, à tous les coups il les avait réveillé ! Culpabilisant déjà, il ne put réprimer un petit rire quand il vit apparaître la silhouette frêle et armée de sa voisine. Kristen ne cesserait de l’étonner ! Alors que la plupart des gens, en entendant un bruit suspect au-dehors, se barricaderait chez eux ou appellerait la police, elle sortait vérifier armée d’une batte. C’était courageux, quoiqu’un brin imprudent ! S’ils avaient été ailleurs qu’à Bluebell, elle aurait pu être en danger ! Mais la question ne se posait même pas … dans le coin, à part dans le pire des cas une attaque d’ours, rien ne pourrait leur arriver.

- Honnêtement, je l’envie ! Si je pouvais dormir profondément moi aussi … je serais bien plus heureux !

Il esquissa un sourire et se passa une main sur la nuque, sa voisine approchait désormais, rassurée par le fait que ça ne soit finalement pas quelque chose de grave. Jorah tenta de la convaincre de rentrer chez elle, il ne voulait pas l’importuner avec des histoires assez tragiques que les siennes ! Mais gentiment, elle resta. C’était aussi une caractéristique des habitants des petits villages, dans les grandes villes, les gens ne prennent pas le temps de s’entraider. S’ils ont des problèmes, ils se débrouillent seuls, appellent des amis ou de la famille. À Bluebell, il y aurait toujours une personne pour apporter son soutien. Bien que certaines se fassent un malin plaisir d’aller raconter dès le lendemain toute l’histoire aux voisins … Jorah savait que Kristen n’était pas comme ça. Aussi, sans pour autant vouloir l’ennuyer avec ses problèmes, il acquiesça d’un hochement de la tête.

- Des cauchemars … enfin des souvenirs plutôt. Mais dans le cas présent, c’est un peu du pareil au même … Ma dernière mission m’est encore revenue à l’esprit et ce n’était pas du joli …

Jorah haussa les épaules, il leva les yeux vers Kristen tâchant de s’armer d’un sourire. Ce n’était pas facile de parler de ça, une gigantesque boule l’étouffait de l’intérieur à chaque fois qu’il y repensait. Les mauvais souvenirs finiront par s’estomper, peu à peu et avec le temps. Jorah était tout de même content d’avoir quelqu’un en face de lui à qui parler, il désigna du regard la place vacante à ses côtés. Si Kristen et lui ne savaient pas dormir, autant mettre ce temps à profit !

- Mais tu dois avoir le sommeil bien léger pour te réveiller si rapidement … J’ai l’impression que je ne suis pas le seul à ne pas dormir sur mes deux oreilles, je me trompe ?

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