+ you can get addicted to a certain kind of sadness. like resignation to the end, always the end.
Elle se rappelait avoir essayé de faire en sorte que le premier mot de son frère soit un gros mot. Elle les avait tous passé en revue un nombre incalculable de fois alors que ses parents étaient occupés ailleurs. Putain, merde, salope, va te faire foutre. Encore, et encore. Simplement pour le plaisir de le voir se faire engueuler au moins une fois. Une petite fois. Evidemment, ses parents auraient probablement vite comprit qu’elle avait sa part de responsabilité là dedans mais le jeu en valait la chandelle. Parce que depuis qu’il était là il n’y avait plus que lui. Regardez le petit Zach comme il est mignon. Oh regardez-le manger son gâteau. Oh il dit n’importe quoi comme c’est adorable. Yeurk, elle en avait la nausée rien que d’y pensait. Et pendant que le messie se faisait adorer, elle était devenue le boulet. C’était arrivé si vite qu’au début elle n’avait pas fait attention. Mais tout d’un coup c’est devenu Zach a réussi à faire une phrase entière c’est merveilleux. Oui, Roxy a embouti ma voiture. Il n’y avait plus rien de positif à son sujet. Envolés les princesses et autres mièvreries qu’elle aimait entendre de la bouche de son père. Elle n’était plus que l’ombre de la grande Roxanne. Elle était devenue l’imposture et c’était insupportable. Elle n’était pas égoïste au point de souhaitait que le petit Zach se retrouve accidentellement en famille d’accueil mais elle souffrait vraiment d’être soudainement passé au second rang. D’être remplacée. Elle était persuadée que de toute façon, ses parents ne remarqueraient même pas leur absence. Elle avait poussé son pessimisme à imaginer ce qu’ils feraient de sa chambre au moment même où elle quitterait les lieux. Une salle de jeu pour Zach probablement. Ou une chambre d’ami pour lui permettre d’accueillir sa cour. Bref, elle allait partir et elle n’en était pas mécontente. Elle avait beau ne pas en revenir que le grand Léo lui demande d’emménager avec elle mais ça tombait à pic. Ca avait beau être rapide, elle était persuadée que c’était ce qu’elle voulait.
Dans la matinée, elle était passée chercher des cartons à Mobile histoire de bouger un peu. Mumford & Sons résonnant dans sa chambre, elle avait commencé à ranger ses bouquins. C’était probablement ce à quoi elle tenait le plus et voulait absolument commençait par ça. Elle ne se sentirait chez elle chez Léo qu’à partir du moment où elle serait entouré par ces odeurs familières. Elle était en train de tournoyer sur elle-même, des livres à la main en chantonnant lorsqu’elle s’arrêta net au milieu de sa chambre. La porte désormais ouverte révélait son père sur le seuil. A tous les coups il venait pour lui demander de baisser le son. Pour que l’autre puisse dormir. Évidemment, il pouvait brailler toute la nuit mais elle ne pouvait pas chanter dans sa propre maison. S’approchant de la chaine, elle en baissa le son jusqu’à ce qu’ils n’en perçoivent que quelques murmures et se tourna de nouveau vers Jules. Elle avait arrêté de l’appeler papa et en tirait une satisfaction bien particulière qui tenait du fait qu’il détestait ça. Tant mieux, elle détestait devenir invisible. Chacun son tour. « Tu voulais quelque chose Jules ? » Elle se détourna pour ne pas qu’il surprenne son sourire et en profita pour poser les livres qu’elle avait en main dans le carton ouvert. C’était le deuxième et elle commença tranquillement à le fermer à l’aide du scotch qu’elle avait trouvé dans leur garage. Elle avait beau devenir une vraie peste avec eux, c’était principalement parce qu’elle était profondément blessée de ne plus avoir la même place dans leur vie. Préférant mourir que de l’admettre, elle faisait son possible pour qu’ils soient aussi malheureux qu’elle. Dent pour dent. « Je suis plutôt occupée là. » Elle désigna les cartons d’un coup de menton sans lui adresser le moindre regard.
Fin de journée, je fermais la porte de la librairie à clé avant de retourner la petite pancarte marquée "close". La journée avait été bonne en générale. J'avais eu quelques clients familiers qui étaient venus dans la librairie acheté les nouveaux livres sortis récemment. Dans l'année il y avait deux rentrées littéraires: celle de septembre et celle de janvier-février. Un mois que j'avais de nouveaux livres derrière ma vitrine et qui partaient comme des petits pains. On pouvait le dire: j'avais bien de la chance que mon commerce marche alors que l'on était dans une toute petite ville. Ce n'était pas moi qui devais chercher Zachary ce soir. On s'était mis d'accord pour que Zooey aille le chercher et que je rentre directement à la maison. J'avais envie de garder un oeil sur ma fille qui en ce moment faisait une crise d'adolescence tardive. Elle se sentait incomprise et on arrivait plus à lui faire entendre raison, pour cause elle avait hérité du caractère de ses deux parents: être buté. J'avais éteint les lumières et prenait la direction de la maison familiale à pied. J'aimais bien marcher, cela me changeait les idées et me préparait éventuellement à une future querelle avec ma fille. Pourquoi elle ne comprenait pas qu'on voulait son bien et qu'elle pensait qu'on la détestait depuis l'arrivée de Zachary? Normalement elle aurait du avoir un petit frère ou une petite soeur bien avant mais comme on disait: on ne contrôlait pas la science ou le destin. Je voyais la maison de là où j'étais à présent et je continuais à avancer. Je ne savais pas pourquoi, je sentais qu'un gros orage allait bientôt éclater.
Arrivant devant la maison, je profitais pour prendre le courier et pour ramasser le journal par terre. Roxanne n'avait même plus l'obligeance de faire ces petites choses futiles en rentrant. Nous n'avions même plus le droit à un petit bonjour de sa part, rien. A force cela provoquait des disputes entre moi et Zooey sans que l'on en comprenne la source. Très vite on se rabibochait mais le fait était qu'elle et moi on souffrait tout deux de l'attitude de Roxanne. Je pris les lettres dans mes mains, tout comme le journal et entra dans la maison où déjà une forte musique résonnait. Nous n'étions pas dans une boîte de nuit! Je posa le courrier sur la table, enleva mon manteau et monta directement dans la chambre de ma fille qui était grande ouverte. A peine avais-je franchi le pas de la porte que je vis des cartons... Partout dans sa chambre. C'était quoi ce délire?! Elle me vit, je n'avais aucun sourire aux lèvres. Elle se retourna et me demanda ce que je voulais en m'appelant par mon prénom?! « Déjà tu ne m’appelles pas par mon prénom je ne suis pas ton copain! » Je rentrais un peu plus dans la chambre. Elle reprenait ses affaires comme si de rien n'était. « C'est pour quoi ces cartons ? Qu'on soit déjà clair: tu n'es pas majeure donc tu ne partiras pas de la maison surtout avec ton comportement indécent de ces derniers temps! » J'avais froncé les sourcils. Je n'aimais pas ce qui se tramait, pas du tout et je pensais que j'en avais déjà pour toute la soirée avec cette histoire!
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Roxanne Ainsworth
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Sujet: Re: (+) dear agony. (r) Mar 26 Mar - 19:24
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Son père tirait une de ces têtes. A croire qu’ils avaient tirés à pile ou face à qui reviendrait la corvée de faire la conversation à Roxanne ce soir. Si Roxanne n’avait jamais été spécialement facile à vivre avec son insécurité chronique, il n’en restait pas moins qu’elle avait toujours respecté ses parents qu’elle chérissait profondément. Tout était différend aujourd’hui et elle se faisait parfois l’impression d’être une ado à retardement. Comme escompté, l’entente de son prénom suffit à énerver son père. Elle le connaissait assez bien pour savoir quelle ficelle tirer pour arriver à ses fins. « Non, mon copain c’est Léo c’est prénom. » Elle savait qu’elle n’aurait pas du amener cette discussion là sur le tapis, se servir de lui comme ça n’était pas vraiment sain mais elle avait tellement envie de voir la tête de son père. « Mon petit-copain, je précise au cas où tu n’aies pas comprit Jules. » Bien évidemment, autant enfoncer le couteau dans la plaie béante et le remuer avec entrain. Elle prenait tout ce qui pouvait le contrarier, tout. C’était son père bordel, son père. Il était supposé être là pour elle, lui raconter sa journée, les derniers livres qu’il avait reçu. Il était supposé faire tout ce qu’il n’avait plus le temps de faire maintenant que Zachary était là. S’invitant sans plus attendre dans son antre, il se planta plus ou moins devant elle et Roxy se redressa après avoir fermé son carton. Évidemment, il continuait à rabâcher qu’elle ne s’en irait pas alors même que ses propos se contredisaient. « Pourquoi est ce que tu ne me laisses pas partir ? » C’était une question somme toute banale mais au final, elle ne comprenait vraiment pas pourquoi il refusait de la laisser s’en aller. Après tout ce n’était pas comme s’il faisait attention à elle de toute façon. « Tu viens de dire que mon comportement était indécent et si je m’en vais, tu n’auras plus à le subir, je serai heureuse de ne plus vous le faire subir et tout le monde sera heureux. » C’était la solution parfaite. Malheureusement, elle était la seule à le voir. Bon sang la semaine dernière, elle était rentrée avec un suçon dans le cou. Si elle avait été en colère contre Léo pour l’avoir ainsi marquée, elle l’était encore plus après l’avoir obligé à admettre une cruelle vérité, personne ne l’avait remarqué. Du moins pas ses parents. Skye l’avait charrié avec ça pendant deux jours mais Zachary avait la colique alors c’était à peine si ses parents lui avaient adressés la parole.
Elle décida que le moment était venu de jouer la jouer différemment et d’abattre de nouvelles cartes. Allant s’assoir sur son lit, elle attrapa Bulle, son ours en peluche et lui tritura les oreilles avant de relever les yeux vers son père. « S’il te plait papa. Je sais que je ne suis pas majeure mais c’est dans un an. Une petite année, ce n’est rien du tout. Je me débrouille très bien toute seule, je gagne ma vie, je suis autonome et indépendante. S’il te plait papa, s’il te plait. » Sa voix s’était fait presque suppliante vers la fin, ses yeux ressemblaient à s’y méprendre à ceux du chat potté. Elle supportait difficilement de vivre dans cette maison, elle voulait prendre son envol, vivre sa vie et ne pouvait le faire sans leur autorisation. Alors oui, elle aurait pu tout simplement partir sans rien dire à personne. Il lui faudrait quitter les environs pour ne pas subir l’humiliation de se faire ramener chez elle par le shérif mais c’était possible. Mais cela impliquait de couper tous les ponts avec ses parents et malgré tous les ressentiments qu’elle nourrissait à leur propos, elle ne voulait pas sortir de leurs vies, bien au contraire. Cette technique aurait sans aucun doute fonctionnait il y a trois ans mais aujourd’hui, elle avait peur que l’impact de ses yeux larmoyants soit considérablement réduit.
Je ne me doutais pas qu'en arrivant j'allais devoir à faire à une affaire assez corsée. A peine avais-je franchi la porte de la chambre de ma fille que je la retrouvais la te^te dans les cartons à emballer ses affaires. Ni moi, ni ma femme nous étions au courant de ce qu'elle tramait et j'étais plutôt en colère. Elle n'était pas majeure et elle voulait quitter le domicile familiale ? Pour moi c'était clair et net : il en était simplement hors de question ! Déjà il fallait que je lui mette les points sur les i du fait qu'elle m'appelait par mon prénom et que pour moi c'était un manque de respect vis à vis de mon statut de père. Elle précisa que son copain c'était Léo. Rien à faire. Petit-copain, là c'était mes affaires. Il était pas question qu'un homme touche à ma fille. Evidemment j'avais la mâchoire qui s'était crispée et j'avais mon regard fixe sur elle. « Et ça fait combien de temps ? » Fis-je en arquant les sourcils. J'étais dans le stéréotype pur du père qui ne voulait pas voir sa fille avec un homme avant ses trente ans. Je pouvais parler... j'avais bien mis sa mère enceinte à l'âge de dix-neuf ans mais on n'était pas forcément l'exemple à suivre ! « De toute manière ce n'est pas le discussion du moment : tu prends un ciseaux et tu remets tes affaires en place avant que je le fasse moi-même ! » Dire qu'au moment même Zooey ne savait rien de ce qui se tramait à la maison. Je lui avais dit ce matin que je parlerai avec Roxanne en revenant du travail pour que l'on mette tout au clair afin que la vie de famille reprenne une ambiance plus chaleureuse et une routine tout à fait correct. J'étais sur le point de m'arracher les cheveux et de me mettre en colère comme pas possible en voyant le comportement complètement immature de ma fille qui me demandait même pourquoi je ne la laissais pas partir. « Est-ce que tu entends ta question Roxanne ?! Pourquoi je ne te laisse pas partir ?! Pour que tu fasses la pire connerie de ta vie ?! Tu n'es pas majeure et tu veux que je te laisse partir avec un mec qui sans doute ne fera plus partie de ta vie dans quelques mois ?! C'est lui qui te manipule ?! C'est lui qui te donne ce caractère aussi méprisable depuis deux ans ?! Regarde toi dans une glace et réveille toi parce que ta mère et moi on n'en peut plus de ton comportement ! Et tu veux partir ?! C'est non ! » Tranchais-je à la fin. Bon j'avais peut-être laissé ma colère un peu filer, mais c'était pour son bien non ? Je continuais à la regarder et je sentais une douleur dans la mâchoire à force de serrer les dents pour ne pas hurler contre elle tellement j'étais en colère de ce comportement irresponsable.
Je sentais qu'on arriverait pas à parler alors pourquoi ne quittais-je pas sa chambre ? Sans doute par peur de ne plus l'y retrouver... Je ne voulais pas qu'elle parte. On l'aimait notre Roxanne mais elle s'était mise en tête que c'était tout le contraire. Combien de fois elle nous avait pas dit que Zachary était le fautif ?! A chaque fois on l'avait sermonné en disant d'arrêter de s'en prendre à son petit frère. On aurait jamais cru que la naissance du dernier membre de la famille aurait provoqué une colère noire de l’aînée. La voilà qu'elle prenait ses yeux pour m'amadouer et j'arquai de nouveaux les sourcils. « Je t'ai dis non ! Tu oses avoir un comportement comme ça et après me supplier en utilisant ta moue enfantine ? Je te trouve sacrément culottée ! Tu vas me faire le plaisir d'arrêter tes bêtises et te conduire en adulte ! La majorité n'est pas pareille que la maturité et pour l'instant tu te conduis comme une enfant de huit ans ! » J'avais l'impression de rêvé face à son comportement. Je savais que cela n'en resterait pas là. Elle allait peut-être me détester mais plus tard elle me remercierait de l'avoir empêché d'avoir fait une bêtise pareille ! Je sentais aussi que le dîner allait être sacrément électrique quand Zooey apprendrait ce que tramait Roxanne. « Tu ne m'as jamais vu réellement en colère et je préfère te dire que vaut mieux que tu ne le vois jamais ! Je suis à deux doigts de me mettre vraiment en colère Roxanne ! »
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Roxanne Ainsworth
- MESSAGES : 42
Sujet: Re: (+) dear agony. (r) Mer 27 Mar - 16:46
+ you can get addicted to a certain kind of sadness. like resignation to the end, always the end.
L’allusion au petit copain ? Définitivement une mauvaise idée. Elle regarda son père serrer la mâchoire et n’imaginait que trop bien leur première rencontre. Mal, évidemment. Il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre la question de son père. Elle cru d’abord qu’il parlait du nombre d’années qu’il portait le prénom Léo avant de comprendre qu’il lui demandait depuis combien de temps ils étaient en couple. Et finalement il lui fallut quelques secondes supplémentaire pour se décider quoi répondre. Elle était partagée entre le fait de lui asséner à la tête qu’elle sortait avec le même homme depuis trois mois et qu’il ne s’en était pas rendu compte ou lui dire que ce n’était pas le moins du monde ses affaires. Si elle lui disait que cela ne faisait que trois mois, il la traiterait de folle pour avoir ne serait-ce qu’envisager de s’installer ensemble. Mais il ne pouvait pas comprendre. Elle avait besoin de lui. « Trois mois. » Finalement, la grande claque dans la gueule remporta le duel et elle croisa les bras, le visage inexpressif pour observer la réaction de son père. Et oui papa, ça fait trois mois que je me tape mon patron et tu penses toujours que je dors avec mon pijama dora l’exploratrice… Satisfaction de très courte durée ceci dit, la simple idée de devoir défaire les deux cartons lui donnait envie de s’allonger et de ne plus bouger le petit doigt. Certes, sa chambre paraissait plus vide sans ses fidèles compagnons mais c’était aussi bien, ce ne serait pas sa chambre pour longtemps. Du moins si elle arrivait à convaincre son père. Ou le gars fou de rage qui avait momentanément prit possession de son père. Elle avait beau avoir vingt ans, lorsque son père levait la voix sur elle, Roxy avait l’impression d’avoir deux ans et d’avoir fait la pire connerie de sa vie. Mais passé l’instant critique où la culpabilité refit surface, la colère face à ses propos réapparut. « Tu ne sais rien du tout. Tu ne le connais pas et tu ne peux pas savoir si c’est une erreur ou pas. Je t’interdis de dire qu’il s’en ira. Ce n’est pas vrai, il a besoin de moi et j’ai besoin de lui. C’est comme ça. Il fait attention à moi, il me remarque, il me demande si j’ai passé une bonne journée et si mon rhume s’est arrangé. Il n’est pas seulement intéressé par les doudous et les balançoires. Il est là et il m’aime. Alors si j’étais toi j’écouterai ton propre conseil, je me garderai dans une glace et je me réveillerai un peu. » Elle n’avait pas prévue de s’énerver mais au fil de son discours son ton était monté tant c’était un sujet sensible. Bon sang, elle n’en revenait pas de discuter de ça avec son père. Et surtout de lui avoir parlé ainsi. Elle avait beau être en colère, elle n’avait encore été jusque là et s’en voulait déjà. Ceci dit, Roxanne n’en laissa rien paraitre et se concentra vivement sur un changement de tactique.
Trop tôt visiblement… Elle n’y avait pas vraiment cru mais qui ne tente rien n’a rien. Essayant de garder un ton calme et posé cette fois ci, elle respira un bon coup et se lança. « Papa, je suis adulte. Tout le monde le voit. Il n’y a que toi et Zooey pour penser que je suis encore une princesse. Si vous ne voulez pas me traiter en tant qu’adulte alors je ne me comporterai pas en tant qu’adulte. » Elle laissa son ours en peluche sur le lit et fit les cent pas autour de son lit tout en réfléchissant à comment le lui faire comprendre. « Tu as fait des erreurs lorsque tu étais plus jeune. Ça t’a permit d’apprendre. Alors peut-être que tu penses que c’est une erreur mais ce n’est pas mon cas et j’ai besoin de m’en rendre compte par moi-même. Tu m’as eu et bien que tu dois le regretter amèrement aujourd’hui, c’était une bonne chose sur le coup. S’il te plait. J’ai besoin de grandir et je ne peux pas le faire ici, avec vous. Vous tous. » Elle ne prononça pas le nom de son frère, elle évitait de le faire en règle générale. S’arrêtant juste devant son père, elle leva les yeux pour le regarder. « Je n’ai pas envie que tu sois en colère. J’ai envie que tu dises oui. J’ai besoin que tu dises oui. » Elle ne retenta pas le coup des yeux larmoyants mais l’envie la tenaillait. « Je ne veux pas partir comme un voleur sans rien dire en plein milieu de la journée. Mais je le ferai papa. Je le ferai vraiment. Et je ne reviendrai jamais. C'est ça que tu veux? » Il devait comprendre.
Voulait-elle que je rigole ? Non parce que seulement trois mois et vouloir emménager avec lui c'était assez burlesque comme situation ! Et elle pensait sans doute que j'allais dire : ohhh trois mois ? Comme c'est mignon, vas-y va construire une maison en chocolat avec lui ! Quenini, j'avais mes mâchoires qui s'étaient encore plus crispés, j'aurai pu même avoir une crampe. Je me demandais si à force elle ne tentait pas de me provoquer pour que je me mette définitivement en colère. Ne voulant pas entrer dans son jeu, je ne répondis pas. Or, il ne me fallut pas longtemps pour que je commence à me mettre en colère. Plus les minutes passaient, plus elle commençait à me manquer de respect et je savais que je ne pourrais pas rester de marbre très longtemps. La voilà qui disait que moi aussi j'avais fais des erreurs et que pourtant j'avais évolué et que c'était à moi de me regarder dans le miroir à présent. Mais qui était donc cette personne en face de moi ? Ce n'était pas ma fille. Pas celle qui avait grandi et qui riait. Non ce n'était qu'une personne qui avait de moins en moins de sentiments à l'égard des gens. Zooey aurait été là elle aurait été autant secoué que je l'étais à cet instant précis. Cette fois-ci j'entrais dans une colère noire : « Ca suffit Roxanne ! Je te prierai de baisser d'un ton ! » Je fermai la porte de la chambre en la claquant. Je ne voulais pas que Zooey se mêle de ça si elle arrivait à par hasard. C'était à moi de régler cette histoire une bonne fois pour toute quitte à foutre la soirée de la famille en l'air. « Tu vas arrêter de jouer la victime de cette famille ! Tu as toujours eu ce que tu voulais, on t'aime et toi tu fais comme si on t'aimait plus depuis l'arrivée de Zachary ! C'est quoi le problème avec ton petit frère ?! Ta mère et moi on a toujours voulu une grande famille mais on a pas pu. Qu'est ce que tu n'as pas apprécié ? Faire des sacrifices car tu n'étais plus toute seule ?! Grandit un peu Roxanne ! » Ca y'est j'allais vraiment être en colère et ça pour toute la soirée. « Et si tu crois en plus que je vais te laisser habiter avec un homme avec qui tu es depuis trois mois ! C'est vraiment mais n'importe quoi Roxanne ! » J'avais les bras croisés à la regarder. Si elle répliquait encore une fois et me manquait de respect, c'était la punition assurée. Elle irait sans doute pleurer devant sa mère après en disant que je ne la comprenais pas et que tout était de ma faute... J'avais les sourcils froncés, et sur mon visage on pouvait lire la colère qui me rongeait.
Elle avait essayé de m'amadouer, et raté pour elle j'étais encore plus exaspéré par son comportement ! Comment pouvait-elle croire que j'allais dire oui après une telle attitude ?! C'était encore croire au père Noël ! Elle me certifia alors qu'on ne la voyait pas en tant qu'adulte, que bien évidemment c'était encore notre faute ! « Ah oui, et tu vas me dire que c'était un comportement très adulte de plaquer ses études juste après ton diplôme de lycée pour aller bosser en tant que serveuse ?! Tu aurais pu avoir mieux ! » Je n'avais jamais compris pourquoi elle n'avait pas voulu aller dans une école supérieure ou même à la faculté, on aurait tout financé, la chambre universitaire, les études tout, mais au lieu de ça elle avait décidé de tout arrêter en un claquement de doigt. « Ce n'est pas parce que tu as un métier Roxanne, que tu gagnes un salaire que tu es mature ! La preuve est aujourd'hui : tu préfères faire tes cachotteries au lieu de nous parler ! C'est vraiment très mature comme comportement félicitations ! » Déclarais-je avec sarcasme. Elle me disait qu'elle avait besoin de grandir, et elle ne le pouvait pas ici. J'étais assez surpris de cette déclaration. Je ne voyais pas du tout ce qui pouvait l'empêcher d'évoluer à travers notre vie de famille. Il fallait se rendre à l'évidence : elle ne considérait plus ni sa mère, ni moi comme ses parents. Elle reniait parfaitement ses origines, et ça me blessait profondément. Ce pendant, j'étais bien trop fier pour avouer que je souffrais éperdument de ce comportement. « Et moi je te dis que ce sera non ! » Elle espérait toujours que je dise oui ? C'était le monde à l'envers ! Elle me déclarait alors que même sans mon consentement elle partirait, je ne pus m'empêcher de rire. « Oh Roxanne... Que tu es naïve... Tu crois vraiment que tu vas pouvoir partir comme ça ? Sans majorité ? Je ne pense pas non. Et si tu continues à me manquer de respect, tu peux dire au revoir à ton ordinateur portable, à ton téléphone mobile, à ton mp3, à tout ce que tu tiens... y compris ton ''petit copain''. Parce que tu oublies que le détournement de mineur, ça existe. » Finis-je avec un regard tellement noir, qu'en me regardant dans le miroir j'aurai peur de mon propre mon reflet.
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Roxanne Ainsworth
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Sujet: Re: (+) dear agony. (r) Jeu 28 Mar - 16:18
+ you can get addicted to a certain kind of sadness. like resignation to the end, always the end.
Trop loin, elle était allée trop loin. Elle le lisait sur les traits de son père tout autant que dans sa posture. Mais elle avait beau s’époumoner il ne comprenait pas. Et ça la rendait littéralement folle de rage. Qu’il se permette de juger quelque chose dont il ne savait absolument rien. Qu’il décide tout d’un coup de s’impliquer de nouveau dans sa vie et simplement pour la garder prisonnière entre quatre murs. Le claquement de la porte lui tira un sursaut et Roxy observa de nouveau son père pour y lire la même fureur que dans ses propres yeux. Ils ne se comprenaient pas. Ils n’y arrivaient pas et cela rendait tout le monde irritable. Son discours la laissa muette. Elle était tellement en colère qu’elle n’arrivait pas à construire la moindre phrase. « Grandir ? » La violence de ses sentiments était telle que sa voix était froide. Privée de toute intonation si ce n’est la colère. « C’est ce que j’ai fait simplement vous étiez trop occupé pour vous en rendre compte. Trop occupés pour quoi que ce soit. » C’était le comble. Il lui demandait de grandir comme si elle l’avait attendu pour se faire. « Les sacrifices c’est vous qui avez décidés de les faire et ça avait un prix. Quelque part en chemin vous m’avez perdu. » C’était comme ça. C’était peut-être leur faute, ou la sienne, mais toujours est-il qu’elle n’était plus vraiment avec eux, elle était déjà loin et depuis longtemps. Le pire c’était qu’elle comprenait. Elle comprenait pourquoi ils avaient fait ces choix. Elle ne pouvait simplement pas les accepter. « Et si le problème concerne Léo alors j’habiterai seule, soit. Je ne veux tout simplement plus habiter quelque part où je n’ai pas ma place. » Elle savait ce qu’il pensait. Qu’elle était stupide, qu’elle avait encore sa place dans leurs vies mais ils ne la voyaient pas. Ils ne la voyaient plus. Plus vraiment. Et ça faisait tellement mal. De les voir s’occuper de quelqu’un d’autre, de les regarder s’escrimer autour d’elle sans lui porter la moindre attention. Essuyant une larme qui avait coulé le long de sa joue, elle tourna le dos à son père pour ne pas qu’il la voit ainsi. Faible. Elle ne l’était pas. Seulement lorsqu’il était question de perte. Leur perte.
Incapable de pleurer devant lui, elle ravala toutes ses larmes et se concentra sur son objectif principal, partir. Elle voulait partir, elle devait partir. C’était impératif et elle ne devait pas se disperser en chemin. Évidemment, la sempiternelle remarque sur l’arrêt de ses études revint sur le tapis. C’était une classique celle-ci, elle avait l’habitude. « Excuse-moi d’avoir contrecarré vos plans d’installer votre nouvel enfant dans ma chambre. Vraiment, tu m’en vois navrée. » Sarcasme quand tu nous tiens… Roxy n’avait même pas envie de revenir sur ce qui avait motivé ses choix et se contenta de rejeter la faute sur lui. C’était ce qu’elle faisait de mieux de toute façon. A croire qu’elle n’était pas la spécialiste du sarcasme, son père pouvait en user tout aussi bien qu’elle. La pomme ne tombait jamais loin de l’arbre… « Merci, je fais de mon mieux. » Mais elle avait eu des années d’expériences à subir les assauts des belles au lycée et l’élève avait probablement dépassé le maitre. « Et vu comme cette conversation est productive on se demande pourquoi je n’ai pas commencé d’abord par vous en parler. » Echec et mat. Enfin, de son côté. Parce que son père démontra bien assez vite que si elle avait eu des années pour affiner ses techniques de sabotage qu’elle en avait oublié qu’il en avait eu plus. Bien plus. Ce qui la laissa figer, la bouche légèrement entrouverte pour tenter d’assimiler ce qu’il venait de dire. Dieu du ciel il menaçait vraiment de poursuivre Léo en justice ? C’était… Impossible. Impensable. Il ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas faire subir ça à Léo. Il avait probablement assez d’avocats pour s’en sortir mais c’était tout de même mettre en jeu sa réputation. Elle imaginait déjà la tête qu’il ferait si elle lui annoncé que son père avait porté plainte. Ça ne pouvait pas arriver. Il ne pouvait pas faire ça. Sans qu’elle s’en rende compte, les larmes étaient revenues hanter ses yeux et elle était à deux doigts de craquer. Il n’avait pas le droit de lui faire ça. C’était son père. Il était sensé l’aimer. Il était supposé faire en sorte qu’elle se sente bien et en sécurité. Elle resta de longues secondes à l’observer sans dire le moindre mot. Elle n’aurait su par quoi commencer. Ou par quoi finir. « Je serai partie demain. » N’importe où. Avec un simple sac à dos comme bagage s’il le fallait, à l’autre bout de la planète si c’était nécessaire. Il s’apprêtait à parler mais elle lui coupa la parole immédiatement. « Je m’en fiche. Fais ce que tu veux pour me trouver Jules mais ça n’arrivera pas. Tu es supposé m’aimer et prendre soin de moi. Tu es supposé faire tout ça mais tu m’as juste laissé dans un coin en espérant que j’attende sagement les miettes d’attention que tu voulais bien me jeter. Mais je ne l’ai pas fait. Je n’ai pas attendu et maintenant on en est là. On est arrivé au point où tu dois me menacer moi, l’homme que j’aime et tout mon univers pour me faire rester. Tu étais supposé m’aimer et tu as simplement arrêté. Seulement moi j’ai continué sans toi. » C’est seulement en reniflant qu’elle comprit que ses larmes avaient finalement gagné du terrain et dévalaient ses joues. « Vous m’avez laissé partir il y a trois ans. Joignez simplement la pratique à la théorie. » Elle était lasse. Lasse de lutter pour avoir ne serait-ce qu’un peu d’attention. D’attendre de ses parents qu’ils se comportent comme tels. De continuer à les aimer quand même, et d’en souffrir autant. « Je partirai dans un an de toute façon alors pourquoi attendre ? » Comme si quelques petits mois allaient complètement changer sa vie. C’était ridicule. Insensé.
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