Every single day i think about how we came all this way ∆ (ft. rubiana)

Every single day i think about how we came all this way.

Dix sept heures quarante-deux. Il est grand temps pour toi de te préparer pour aller travailler. Tu es chez toi, assis sur ton canapé devant les Simpsons et travailler est bien la dernière chose que tu souhaites faire. Aujourd'hui, tu as mangé avec ta sœur jumelle dallas. Vous avez toujours eu besoin de vous retrouver tous les deux plusieurs fois par semaine pour parler de votre vie respective ou même carrément de la pluie et du beau temps. Même si tu adores la taquiner et la pousser à bout, vous devez être les deux êtres humains les plus complices de la planète. L'après-midi, tu as retrouvé tes potes. Tu n'aimes pas beaucoup la solitude et retrouver du monde te fait toujours du bien. Par contre, il te faut obligatoirement un moment où tu restes chez toi à rien foutre, c'est une habitude depuis que tu es gamin et ce n'est pas près de changer. Tu te lèves enfin, plus par obligation que par envie et tu prépares ta tenue de travail. Tu détestes cette chemise, tu as l'impression d'être un vieux avec. En plus de détester cette tenue ridicule, tu détestes ton travail. Enfin, c'est plus compliqué que ça.. On peut dire que tu détestes ton travail depuis ce fameux jour où rubiana, ton ex meilleure amie t'a embrassé. Tu te rappelles quand vous avez pris ce job ensemble l'année dernière. Elle était persuadée qu'avec ta flemme légendaire tu ne tiendrais pas deux semaines, mais tu as réussi à lui prouver que tu pouvais y arriver, que tu n'étais pas qu'un bon à rien. Aujourd'hui votre relation n'est plus ce qu'elle était avant qu'elle ne t'embrasse. Rubi est passée de ta meilleure amie à une illustre inconnue, comme si vous n'aviez rien partagé ensemble, comme si tous vos bons et mauvais moments n'avaient jamais existé. Et tout ça par ta faute. Chaque jour tu repenses à ce baiser, ce baiser après lequel tu t'es enfui parce que tu avais peur, peur de ce qu'il pourrait se passer si toi aussi tu te mettais à ressentir plus que de l'amitié pour elle. Tu ne voulais pas perdre l'amitié de rubi, elle était si importante pour toi. Mais tellement tu es fort, tu as réussi à obtenir tout le contraire de ce que tu voulais. Et c'est depuis ce jour que tu détestes ton travail. Tu détestes entrer dans ce bar où tu es obligé de la croiser tous les jours. Ni toi ni elle n'a pensé à démissionner. Tu la connais, ce ne sera pas elle qui craquera en premier, mais ce ne sera pas toi non plus. Tu sais très bien que tout s'arrangerait si tu faisais le premier pas, si tu t'excusais auprès d'elle pour l'avoir blesser. Mais tu es bien trop fier pour ça. (…) Ton cœur se met à battre plus fort, tu le sens cogner contre ta poitrine. La porte s'ouvre et tu aperçois rubi qui entre dans le bar. Mais avant qu'elle ne te voit, tu détournes le regard. C'est toujours comme ça avec elle, moins vous vous croisez, moins vous vous regardez, mieux c'est. Il n'y a que toi et elle dans le bar aujourd'hui. Tu regardes le tableau des employés pour voir qui sera là avec vous, histoire que vous ne soyez pas seuls. Pour ton plus grand désespoir et en même temps ta plus grande joie, les seuls noms écrits à la date d'aujourd'hui sont les vôtres. Tu sais à présent que pendant toute la soirée, il n'y aura uniquement que toi et elle. Elle passe devant toi sans t'accorder un regard et tu fais de même. Tu te diriges vers l'endroit que tu appelles le temple des bouteilles, l'endroit où il y a tout ce dont une personne qui aime l'alcool peut rêver. On t'a demandé un whisky coca. Tu ne regardes pas trop où tu vas, plutôt concentré sur la boisson qui va déborder. Une fraction de seconde plus tard, tu es trempé et le verre est brisé en mille morceau par terre. Tu relèves la tête et te retrouve en face de rubiana. Tu ne peux t'empêcher de lui crier dessus. « T'aurais pas pu faire attention bordel ! »

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C’était une journée comme une autre. Le réveil était difficile et la journée chargée. Enfin, il fallait surtout que j’aille suivre quelques cours à la fac, les plus importants, avant de revenir chez moi et me préparer pour aller au boulot. Ce boulot, j’y allais avec un entrain démesuré il y a encore quelques mois, douze mois, plus précisément. Mais le bonheur et la joie passe, comme tout le reste. Les cours étaient lassants mais il ne me restait que très peu d’années d’études pour devenir psychologue et, c’est toujours ce que j’avais voulu faire. Je crois en fait que j’ai eu cette idée dès que mon père a quitté la maison, alors que je n’avais que dix ans. Personne n’avait su pourquoi il avait fait ça et ni ma mère ni moi n’avions vu apparaître des signes avant son départ. J’avais donc tout simplement voulu apprendre ses signes, décrypter les moindres gestes des hommes pour pouvoir les comprendre et éviter qu’un autre drame se produise. A vrai dire, les signes, je savais maintenant en détecter pas mal. Sauf ceux qui avaient un lien direct avec moi. Vous savez ce qu’on dit, les psychologue ont parfois même plus de problème que leurs patients, c’était peut être vrai finalement.

Une fois chez moi, je savais que je n’avais pas énormément de temps pour me préparer. Il était 17h30 et mon service commençait une heure plus tard. Je devais prendre une douche, m’habiller et me maquiller dans un temps record. Je m’étais quelque peu laissée aller quand Dylan m’avait froidement jeté. Je n’avais plus vraiment envie de me faire belle, de me préparer pendant une heure alors que personne ne me regardait. Mais cela faisait quelques mois que je me remettais à tout ça, non pas parce que Dylan me regardait à nouveau mais parce que je pouvais plaire à d’autres hommes, et tant pis pour lui. Ce soir, je savais que Mathis allait venir me voir et qu’on passerait la nuit ensemble. Ce brave Mathis. Il était amoureux de moi depuis un bon moment et je l’avais toujours repoussé, trop aveuglé par l’amour que je portais pour Dylan. Mais depuis que celui-ci m’ignorait, je l’avais rappelé et nous couchions occasionnellement ensemble. Je n’aimais pas vraiment faire ça, me servir de lui pour oublier un autre, mais c’est pourtant exactement ce que je faisais. Bien qu’il était plutôt mignon et qu’il était totalement adorable, l’amour qu’il avait pour moi n’étais pas réciproque. C’était un ami pour moi. Un ami avec plus si affinité, bien entendu.

« T'aurais pas pu faire attention bordel ! » Le verre se brisa, aspergeant Dylan et moi par la même occasion. Cela faisait à peine vingt minutes que j’étais là et déjà, monsieur se permettait de me crier dessus. C’était les seules phrases que l’on s’échangeait depuis un an. On s’engueulait pour des broutilles de boulot et on s’évitait au maximum. Malheureusement ce soir, il n’y avait que nous deux à travailler et de plus, le bar n’était pas bien rempli. « Parce que tu fais attention à moi toi peut être ? » Tiens, ferme la, connard. C'était une phrase que je voulais blessante mais qui au fond, montrait pas mal ma tristesse. Je ne parlais pas vraiment du boulot, évidemment. Mais plutôt du fait que j’avais souffert à cause de lui et qu’il n’avait absolument rien fait. Un an qu’il se passe de prendre de mes nouvelles. Un an qu’il se fou bien de ce que je pourrais être en train d’endurer. Un an qu’il m’ignore et se tape des autres nanas. Et bien qu’il continue, je prends exemple et en fais de même. D’ailleurs, je vis Mathis se faufiler entre les quelques personnes présentes dans le bar, il s’approcha de moi et me fit un baiser au coin des lèvres en me tenant par la taille. Ce genre d’attention me mettait plutôt mal à l’aise d’habitude puisque nous n’étions pas ensemble, mais puisque Dylan était là, j’allais lui prouver que j’allais très bien sans lui. Même si c’était un mensonge. « T’es trempée, tu veux pas aller te changer ? » Je savais au fond qu’il voulait juste qu’on s’échappe quelques minutes dans les vestiaires pour se retrouver tous les deux. « T’as raison .. Tu viens ? » Je lançai un regard de défis à Dylan qui avait suivi toute la scène, me demandant s’il allait me laisser partir dans les vestiaires avec Mathis et le laisser tout seul en salle.

Every single day i think about how we came all this way.

Aujourd'hui, tu te retrouves seul au bar avec rubiana. Tu ne sais pas où sont les autres employés, si ils sont malades, en vacances ou juste en congé, mais pendant quelques instants tu les maudis, tout en étant content que personne ne soit là. Tu n'as pas encore décidé si te retrouver seule avec ton ex-meilleure amie à qui tu n'as pas parlé sérieusement depuis un an, est une bonne chose ou pas. Rubi vient de te rentrer dedans alors que tu faisais ton service et ça a le don de t'énerver. Tu lui cries dessus, comme d'habitude lorsque vous êtes au travail. Pendant ses douze derniers mois, il n'y a pas une seule fois où vous vous êtes parler poliment, à part peut-être un simple " bonjour ". «Parce que tu fais attention à moi toi peut être ? » Tu as très bien compris le deuxième sens de sa phrase et ça te blesse mais ton visage reste impassible. Depuis tout petit tu as appris à ne pas montrer tes émotions aux autres et ça peut être très utile des fois. Tu connais les moindres réactions de rubi, après tout, vous avez été les meilleurs amis du monde pendant quelques années. Tu ne relèves pas l'ambiguité de la réponse de la jeune femme, te contentant de répondre sur un ton calme, presque ironique. « C'est toi qui est sur ma route, non ? » Tu préfères ne pas t'énerver, ça ne sert à rien avec rubiana puisque de toute façon elle aura toujours le dernier mot. Tu en as assez souvent fait l'expérience lors de vos disputes quand vous étiez encore amis. La porte du bar s'ouvre et tu vois entrer un jeune homme que tu n'as encore jamais rencontré. Tu ne fais pas très attention à lui, tu te dis que rubiana s'occupera de lui pendant que toi tu nettoieras par terre les bouts de verre et le whisky coca qui forme une grosse flaque à vos pieds. Ton cœur fait un bon dans ta poitrine quand tu te retournes et vois rubi en train d'embrasser ce mec. Tu ne peux t'empêcher de leur lancer un regard plein de dégoût. L'année dernière, rubi t'aurait appeler pour te raconter ses histoires d'amour et tu réalises qu'aujourd'hui, son amitié te manque vraiment. Avant elle restait des heures au téléphone avec toi pour te raconter toutes sortes d'histoires, maintenant tu te demandes si elle a toujours ton numero de portable. Tu observes ce gars qui vient d'embrasser ta copine, enfin celle qui aurait du être ta copine si tu ne l'avais si gentiment repoussé l'année dernière. Tu le regardes discrètement de la tête aux pieds, qu'est-ce qu'il est moche ce mec! Tu te demandes bien ce qu'elle peut lui trouver. Petit à petit tu te rends compte que que plus rien ne sera jamais comme avant entre vous, rubiana est donc passée à autre chose. Ton cœur se serre. Tu as toujours pensé que rubi t'aimait encore mais qu'elle faisait exprès de ne pas te parler pour que ce soit toi qui revienne, mais à croire que non, tu t'es trompé sur toute la ligne, elle est bel et bien passée à autre chose et ce n'est plus toi qu'elle veut dans sa vie. « T’es trempée, tu veux pas aller te changer ? » Et voilà que son stupide nouveau petit copain venait de prendre la parole. Tu es jaloux de ce mec c'est pourquoi tu lui cherches tous les défauts du monde. Sa voix était aussi ridicule que sa tête, que son style vestimentaire, aussi ridicule que lui en général. « T’as raison .. Tu viens ? » Tu sais ce que tu as à faire maintenant, empêcher rubi de se retrouver seule avec cet inconnu. Tu regardes tes pieds qui trempe encore dans le whisky, quelque chose te dit que tu ne le nettoieras pas. « Je crois que tu devrais nettoyer ta connerie! Des clients attendent, il faut bien que quelqu'un aille s'occuper d'eux, mais comme tu sais pas marcher, vaut mieux que tu ne bouges pas ! » Tu préfères t'assurer que rubiana s’exécute avant de partir t'occuper des autres clients. Tu ne lances aucun regard à ce pauvre mec. En l'espace de quelques secondes, il est devenu l'ennemi public numéro un. Tu t'imagines déjà dans ta chambre en train de lancer des fléchettes sur une photo de lui et cette pensée te fait sourire. Tu t'approches tout doucement de rubi, lui pose la main discrètement sur la hanche et lui glisse à l'oreille : « Tu ferais mieux de le faire tout de suite »

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» + all i need is you and i, RUBIANA.
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