Jorah Cheshire Memphis || When I get to Warwick Avenue ...

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Jorah Cheshire Memphis

It's hard to remember how we felt before ...

nom : Memphis. prénom : Jorah Cheshire. date et lieu de naissance : 01 juillet à Blubell, Alabama. âge : 29 ans cette année. nationalité : Américaine. origines : Vietnamiennes et Américaines. statut civil : Célibataire. métier/études : Journaliste, reporter pour de grosses chaînes télé. traits de caractère : Fort - Grande gueule - protecteur - sociable - engagé - dévoué - fonceur - colérique - débrouillard. groupe : Les habitants.

we were born to die.
A été élevé par des parents aimants, dans une ambiance familiale soudée et dans l'optique de faire de lui un homme bien ♣ A toujours été quelqu'un de populaire car très sociable et sympa avec tout le monde ♣ Sportif mais surtout casse-cou de premier ordre, il a toujours été attiré par les sports extrêmes ♣ Grande gueule, il dénonce tout ce qu'il trouve injuste ... aussi, au lycée, il était le premier à péter un câble quand une injustice se passait sous ses yeux ♣ C'est de cette manière qu'il a comprit qu'il serait un bon journaliste, sa curiosité intempestive et sa grande gueule font de lui un journaliste né ♣ Indépendant, il s'attache peut-être trop vite aux gens et finit par être blessé ♣ Est du genre fidèle quand il entame une relation sérieuse et préfèrera une rupture à de la tromperie ♣ Peut parfois se montrer très méchant dans ses paroles quand il est en colère ♣ En vient rarement aux mains avec les autres, n'étant pas quelqu'un de violent de nature, mais quand ça arrive, il faut courir vite ♣ Ne supporte pas les émissions de télé-réalité et trouve ça d'une débilité affligeante ♣ A longtemps hésité à faire carrière dans la politique mais trop d'hypocrisie et de faux semblants à son goût ♣ Fait souvent passer son métier avant tout le reste, ce qui fait qu'il est encore célibataire actuellement.

express yourself.
Un nouveau soir où tonton Cleveland était invité à la maison. À table, une palette de couleurs et un éventail de différences, exposées comme des œuvres dans un musée. Du côté droit de la longue tablée, une partie de la famille. Jorah était assis à côté de sa petite sœur, celle-ci le fixait de ses petits yeux apeurés, serrant sa main entre leurs deux chaises. Elle n’aimait pas le ton qu’employaient les adultes pour se parler entre eux, ils hurlaient de leur grosse voix bourrues et effrayantes et elle, elle sursautait à chaque fois que l’un d’eux abattait la paume sur le bois. À leur gauche, leurs parents. Un homme grand, aux cheveux sombres et au teint pâle accompagné de son épouse, une belle jeune femme aux longs cheveux d’ébène et au regard perçant. Elle défendait son honneur bec et ongle face à l’intolérance exécrable de son interlocuteur. Celui-ci se trouvait d’ailleurs de l’autre côté de la table.

Dans cette partie-là de la pièce, se trouvaient trois autres silhouettes : un homme tout aussi grand que le premier, aux cheveux semblables et aux traits du visage similaires. Ils étaient frères, jumeaux même ! Mais tandis que l’un était marié à une belle Vietnamienne, l’autre avait épousé une Américaine pure souche, amoureuse des traditions. Et les débats allaient bon train autour de la table, pas des discussions sympathiques où on expose ses idées mais un véritable combat d’arène avec des joutes verbales sanglantes. Les trois enfants échangèrent des regards complices et glissèrent peu à peu de leur chaise, ils se rejoignirent sous la table et s’assirent en indien en formant un cercle. Ils se prirent les mains et se mirent à chuchoter d’une même voix ce petit rituel qu’ils accomplissaient à chacune des entrevues familiales :

- Nous, Jorah, Sierra et Louise, jurons solennellement que nous ne deviendront jamais comme eux ! Même si plus tard, nous devenons différents les uns des autres …

Ils acquiescèrent puis, en silence, retournèrent à leur place initiale.

2

Des cris aigus, des pleurs bruyants, des appels au secours. Jorah se redressa dans la voiture, tentant de reprendre conscience de cette réalité abrupte, il se massa les tempes et sentit une douleur lancinante dans le poignet. La nausée l’attaqua sauvagement quand ses yeux croisèrent l’ouverture au niveau de son bras, une longue incision coloriait sa peau de rouge dégoulinant. Ses doigts trempaient dans le sang, ses cheveux collaient à son visage, sa jambe gauche le tiraillait … mais le pire, c’était les autres. Aucun bruit, pas une seule respiration, pas le moindre tout petit signe de vie. Jorah se pencha sur Lys, la jeune fille aux longs cheveux blonds avait les yeux fermés, on aurait pu croire à un ange endormi. L’adolescent commença à paniquer, arracha sa ceinture qui le compressait et s’extirpa du véhicule, à moitié en rampant sur le bitume gelé.

- Merde, y a encore un jeune !

Soudain, une déferlante. Des bras qui s’emparent de lui, des forces inconnues qui le soulèvent et l’embarquent. Jorah a la tête embrumée, c’est comme si on venait de lui plonger le crâne sous l’eau et que ses pensées flottaient en suspens autour de lui. La réalité ne lui parvenait que par bribes, des flashs de scènes atroces souillées de lamentations et de désespoir. On le posa sur un brancard et une voix rassurante, tout autant qu’inconnue, lui murmura :

- C’est bon mon grand, t’es pas cassé juste amoché !

3

- Salut oncle Cleveland.

Ça sentait bizarre dans cet endroit, un mélange de sueur, d’endroit clos depuis des années et de vieux. Les deux silhouettes se faisaient face, assises l’une face à l’autre. Jorah observait son oncle d’un regard froid, détaché. Ils étaient de famille, certes, mais ils n’avaient rien en commun. Ils gardèrent le silence un long moment après cette salutation très froide, ils auraient pu se déballer leur vie mais Jorah n’était pas venu pour lui … s’il était là, c’était pour avoir un bon sujet de rédaction pour son travail à l’université. Son oncle se pencha vers l’avant, son front effleurant la vitre qui les séparait.

- Ça t’amuse de venir me voir ici, hein ? Petit con ! Tu t’es bien foutu de moi quand tu l’as appris … allez, fais pas semblant … je vous connais ta mère et toi ! Vous êtes deux gros boulets accrochés aux chevilles de mon frère ! Tous pareils de toute façon …

Il se laissa retomber contre le dossier de sa chaise. Jorah avait ouvert son bloc-notes et y inscrivait quelques phrases, quelques mots qui colleraient parfaitement à son exposé. Son oncle tenta de percevoir quelques lettres mais le jeune homme dissimulait ses écrits de la main. Enfin, Jorah releva les yeux et afficha un sourire victorieux pour s’adresser à celui dont la vie était partie en fumée en moins de deux ans :

- T’imagines même pas à quel point ! Quand Louise a fugué, c’est même moi qui lui ai donné l’adresse d’un pote où elle pourrait passer quelques jours sans problèmes … et quand maman et moi, on a appris que tu finirais en prison, on a fait péter le champagne ! Y a que papa qui était déçu d’avoir un gémeau aussi con …

Jorah esquissa un sourire malicieux, Cleveland avait bondi de sa chaise, l’envoyant valser contre le mur et brandissant un poing qui ne saurait plus jamais atteindre personne. Dans sa tenue orange, il avait l’air d’un petit gros qui avait trop poussé le bouchon … Une flopée d’insultes dévala de la bouche du prisonnier, Jorah se moquait ouvertement de lui, riant presque à gorge déployée devant les efforts inutiles de son oncle pour l’atteindre.

- Maintenant que tu vas finir seul avec tes petits copains pour te tenir compagnie … Louise va pouvoir se construire une vie et ton ex-femme va enfin pouvoir dire ce qu’elle pense ! Allez fait pas la tête, je suis sûr que d’ici à tes cinquante ans, tu auras peut-être droit à une remise de peine ?

Sourire moqueur aux lèvres, il quitta la pièce.

4

- En ce vingt-cinq octobre, nous sommes fiers de pouvoir déclarer que l’équipe journalistique est rentrée au pays ! Après avoir échappé de peu à la mort lors d’une mission périlleuse, les journalistes ont enfin pu rentrer chez eux et retrouver leur famille. Les deux membres de leur équipe qui ont perdu la vie sous l’explosion resteront à jamais gravés dans les mémoires communes. L’Amérique entière souhaite un bon rétablissement à ces rescapés !

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